• Géronimooooooooo !

     

    L'Angleterre, longtemps appelée « la perfide albion » dans nos contrées, est un pays réputé pour de nombreuses spécialités. Sortez dans la rue et demandez au premier passant ce que cette île évoque chez lui, et il vous répondra immédiatement des choses telles que le pudding, le brouillard, la pluie, big ben, la reine et consort. Ce qu'on sait beaucoup moins, c'est que ce pays est également le lieu d'invasions extraterrestres en tout genre. Si vous croyez que les États-Unis ont le monopole de ces attaques, il est temps de réviser votre jugement. La période de Noël qui approche à grand pas est d'ailleurs une période propice que les londoniens attendent avec fébrilité. Fort heureusement, il existe un protecteur de la race humaine. Celui qui parvient à tous les vaincre. Son nom ? Le Doctor...juste le Doctor ! Armé de son seul tournevis sonique, le Doctor est le dernier de son espèce : les Seigneur du Temps. A bord de son vaisseau bloqué sous la forme d'une cabine de police bleue, le TARDIS (Time And Relative Dimension In Space), il erre dans le temps et l'espace à la recherche de nouvelles aventures et de sensations fortes. Car le danger, il aime cela. Pour être plus précis, il exulte à la sentation du danger. A l'heure de la sortie du coffret de la Saison 5 en blu-ray et dvd chez France Télévison Distribution, nous allons opérer un retour sur la plus longue série de Science-Fiction au monde et qui connaît encore maintenant un succès grandissant : Doctor Who. Encore que, nous allons le voir, le qualificatif de « Science-Fiction » est réducteur par rapport à ce qu'elle est vraiment.

    Retour en 1963 où la BBC cherche à mettre à l'antenne un programme à destination de la jeunesse. Elle le veut ludique et éducatif. C'est alors que Sydney Newman, directeur de la fiction à la BBC, et les scénaristes Anthony Coburn et David Whitaker trouvent un concept dont ils n'imaginaient pas encore la portée : un homme qui serait capable de voyager dans le temps à bord d'une machine. Ce concept permettrait à la fois de traiter d'Histoire et d'avancées scientifiques tout en les vulgarisant. C'est ainsi que naît le premier Doctor sous les traits de William Hartnell. Il est alors un vieillard acariâtre et égoïste affublé d'une petite-fille que ses professeurs suivent dans le TARDIS. Il ne porte pas de nom et se fait appeler « le docteur », ce qui donne lieu à une blague récurrente donnant le nom à la série « Doctor who ? » (« Docteur qui ? »). Les personnages se retrouvent malgré eux pris dans de folles aventures. Les épisodes ont un format de 26 minutes et les histoires s'étendent sur plusieurs épisodes. Les deux premières histoires verront les personnages atterrir en pleine guerre du feu, puis dans un futur apocalyptique où une bombe à neutron à annihilé toute forme de vie. Seule reste une race mutante dans une enveloppe robotique improbable : les daleks.

    Géronimooooooooo !

    Le succès est immédiat et se prolonge le temps de deux saisons et demi jusqu'à ce que William Hartnell exprime le souhait de quitter la série en 1966. Comment continuer une série alors que son personnage principal veut partir ? La pratique la plus courante à l'époque reste de changer de comédien sans se soucier de la cohérence comme le feront trois ans plus les producteurs de Ma Sorcière bien aimée remplacer Dick York après son décès. Mais les scénaristes de la BBC vont trouver une idée bien plus maline et c'est là où la Science-Fiction prendra définitivement le pas sur l'aspect éducatif de la série. Le Doctor serait lui aussi un extraterrestre de la race des Seigneurs du Temps. Les Seigneurs du Temps ont le pouvoir de régénération qui leur permet d'obtenir un nouveau corps alors qu'ils sont mourants. Ainsi, il suffisait juste de blesser le Doctor joué par William Hartnell pour le faire se régénérer et obtenir le visage de Patrick Troughtron. Le procédé est ainsi utilisé plusieurs fois jusqu'en 1989 où la série s'arrête. L'acteur qui est resté le plus longtemps est Tom Baker qui a officié entre 1974 et 1981. Les autres ne sont restés en moyenne que 3 ans.

    Un producteur américain tente en 1996 de relancer la franchise aux Etats-Unis cette fois-ci, mais le téléfilm qui naît de ce travail ne remporte pas de succès sur le public américain et l'idée retourne dans les tiroirs. En revanche, sa diffusion a été très fortement suivie en Grande Bretagne, preuve que la série garde un impact très fort là bas. Il faudra attendre 2005 et Russel T. Davies, créateur de Queer As Folk, pour que la série soit remise en chantier sur la BBC. Pour ce faire, Davies fait appel à Christopher Eccleston (acteur de cinéma notamment vu chez Danny Boyle dans Petit meurtres entre amis et 28 Jours plus tard) dans le rôle du Doctor et de Billie Piper comme nouvelle compagne du Doctor. En effet, depuis ses débuts le Doctor a toujours été accompagné d'êtres humains, souvent des femmes, pour créer un lien plus évident avec le spectateur. Les aventures se sont succédés et Christopher Eccleston a été remplacé en Saison 2 par celui qui marquera certainement le plus les spectateurs après Tom Baker : David Tennant. Durant trois saisons, la fusion Tennant / Davies était telle que la série a atteint des sommets de complexité et d'intensité émotionnelle qu'elle n'avait jamais eu. Le personnage du Doctor s'est durci, jusqu'à devenir parfois intraitable et frôlant la limite de son côté sombre. De cette période sont nées deux spin-off dont je parlerais plus longuement dans un autre article : Torchwood et Sarah Jane Adventures. Les deux compères ont quitté la série au même moment, à la fin de la saison 4, avec un double téléfilm de 3 heures explosif finissant bien évidemment par la régénération du Doctor qui laisse alors la place à Matt Smith, le 11ème Doctor.

    C'est à ce moment là que commence la Saison 5 qui vient de sortir en dvd et blu-ray. Le Doctor découvre son nouveau corps et comme il le dit dans les premières minutes de l'épisode 1 : « nouveau corps, nouvelles règles ». Alors que son TARDIS est en feu, il s'écrase dans le jardin d'une jeune fille, Amy Pond, et se lie d'amitié avec elle. Il découvre alors une étrange brèche dans le mur de sa chambre et de nouveaux monstres la menace. Par un ressort scénaristique que je ne dévoilerais pas ici pour ceux qui n'ont pas vu la saison, le Doctor disparaît de la vie de cette petite fille pour la retrouver des années plus tard, adulte et policière. Cette fille qui a attendu des années que le Doctor revienne décide de ne pas laisser cet homme repartir sans elle. Et c'est ainsi que débute une saison où le Doctor devra affronter pêle-mêle des vampires à Venise, le retour des Anges pleureurs déjà rencontrés dans les saisons précédentes, les daleks durant la seconde guerre mondiale et pleins d'autres dangers. Mais ce qui tient chaque saison de Doctor Who depuis 2005, c'est un fil rouge qui traverse chacun des treize épisodes, un danger plus important que les autres dont le Doctor découvre les tenants et les aboutissants petit à petit. Et le moins que l'on puisse dire c'est que celui de cette saison est particulièrement fort : l'univers tout entier se délite et menace de se détruire. De plus, une race ennemie annonce au docteur que « Le Silence tombera ».

    Mais au delà des intrigues variées et toujours intéressantes, ce qui prédomine dans la série est l'humour qui est à chaque détours de phrases. Le Doctor campé par Matt Smith est pétillant, sautillant et voue un culte improbable aux bretelles, nœuds papillons et autres fez. Le personnage d'Amy Pond qui l'accompagne est tout aussi drôle dans son caractère de femme d'aujourd'hui, forte tête et qui ne se laisse pas faire. Les personnages récurrents sont tout aussi savoureux et cette saison voit le retour de River Song, personnage féminin énigmatique qui semble avoir toujours une lieue d'avance sur le futur du Doctor et s'en amuse en lançant son maintenant célèbre « Spoilers ! » quand celui-ci lui demande comment elle connaît tant de choses sur lui. Le coffret qui vient de sortir est donc une occasion en or pour découvrir cette série si vous ne la connaissez pas encore puisque la saison 5 constitue un nouveau départ. Cependant, il faut vous prévenir que si vous démarrez, vous ne pourrez vous empécher de penser que les fezs sont cool.


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  • Le retour du faiseur de rêves 

    Les Aventures de Tintin - Le secret de la licorne

    réalisé par Steven Spielberg

    sortie le 26 Octobre 2011

    Film d'Aventure

    avec Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig

      

      

      

    Il faut bien l'avouer, depuis quelques temps nous l'avions crû perdu notre cher «papa Spielberg ». Celui qui a fait rêver toutes les générations dans les années 80 et 90 avec des chefs d’œuvres d'inventivité tels que la trilogie des Indiana Jones, E.T. ou encore le merveilleux Hook s'était perdu dans les affres du divertissement à gros budget sans âme. Entre ses productions franchement mauvaises (Transformers et Super 8 pour ne citer qu'eux) et ses réalisations qui avaient perdue l'ingrédient secret qui faisait la saveur des films précédents (du film qui passe à côté de son sujet, Minority report, au tiédasse Indiana Jones et le crâne de Cristal en passant par l'insultant La Guerre des mondes), nous pensions vraiment qu'il avait tout raconté et que plus rien ne pourrait sortir de ce cerveau de génie.  

    C'était sans compter sur un projet vieux d'une vingtaine d'années qui allait raviver la flamme des enfants que nous sommes restés. L'anecdote sur la naissance de l'idée de ce film dans l'esprit de Spielberg commence à être connue de tous tellement elle est reprise dans l'intégralité des papiers écrits. Suite à la sortie du film Les aventuriers de l'arche perdue, un journaliste français compare le personnage d'Indiana Jones au plus français des héros belge : Tintin. Spielberg décide alors de lire un album et tombe sous le charme du personnage. Dans la foulée, il acquiert les droits d'adaptation auprès des aillant-droit de Hergé. Mais les projets s'enchaînent et la technologie ne lui convient pas encore pour adapter au mieux les aventures du jeune journaliste et de son compagnon canin. L'idée reste donc dans les tiroirs jusqu'au jour où le réalisateur découvre le « Motion-capture », technique qui consiste à animer des personnages virtuels par le biais de capteurs posés sur des acteurs réels afin de reproduire au plus près possible leur gestuelle, leurs mimiques. Ce n'est plus donc de la simple animation, mais des personnages animés au plus près du vivant. Cela semble dès lors la solution idéale pour coller au plus près à la physionomie des personnages de la bande-dessinée tout en conservant le naturel et l'émotion que ne peut véhiculer qu'un comédien en chair et en os.


    Mais Steven est malin ! Il va laisser ses petits copains se casser les dents sur cette nouvelle technologie avant de s'y essayer. Robert Zemeckis a été un des premiers à l'utiliser avec Le Pôle express et le moins que l'on puisse dire c'est que l'essai n'a pas été concluant. En revanche un réalisateur néo-zélandais, jusque là méprisé par Hollywood, va transformer l'essai (c'est une habitude nationale) en utilisant cette méthode pour animer le personnage de Gollum dans Le Seigneur des Anneaux. Il s'agit bien évidemment de Peter Jackson. Ce détail est loin d'en être un puisque c'est avec le concours de celui-ci que Steven Spielberg va enfin mettre en chantier le projet « Tintin ». Mais si Jackson a réussi à montrer que cette méthode fonctionnait pour un personnage au sein d'un film avec des acteurs « live », comment être sûr que cela fonctionnerait sur la longueur ?


    La lourde charge d'adapter le tout est confiée au scénariste anglais Steven Moffat. Il s'est entre autre illustré avec brio en créant la série Sherlock, version moderne des aventures de l'enquêteur de Baker Street, et dans le rôle de Showrunner de la série de science-fiction à succès de la BBC depuis deux saisons : Doctor Who. Ce n'est donc pas un débutant et il le confirme en mélangeant habilement trois albums : Le crabe aux pinces d'or, Le secret de la licorne et Le Trésor de Rackam le rouge. Il sera relayé par Edgar Wright, réalisateur de Shaun of the dead et Scott Pilgrim, lorsqu'il devra quitter le projet pour retourner à la production de Doctor Who.


    Toute cette équipe sentait bon le blockbuster de qualité et le pari est réussi. Si nous n'avons pas parlé du casting d'acteurs qui donnent leur voix et leur morphologie aux héros, c'est qu'ici ils n'ont pas le premier rôle. Rôle ingrat que celui de devoir coller aux images que l'inconscient collectif s'est fait d'un personnage qu'il connaît depuis des années. Dès lors, Jamie Bell (Tintin), Andy Serkis (Capitaine Haddock), Daniel Craig (Sahkarine), Simon Pegg et Nick Frost (Dupond et Dupont) passent au second plan et ne doivent donner qu'un brin d'humanité au personnage qu'ils interprètent. Le motion-capture leur enlève tout droit de s'approprier le personnage comme le fait tout film d'animation envers ses doubleurs.

     Pour ce qui est du résultat final, il possède à la fois les qualités et les défauts d'une adaptation. « Toute adaptation est une trahison » entends-on souvent dire. Mais la trahison n'est pas toujours d'égale mesure. Les films Harry Potter nous ont par exemple montré combien il était facile de faire n'importe quoi avec un matériaux de départ de grande qualité. Spielberg peut se targuer d'avoir traité avec le maximum de respect possible l'oeuvre d'Hergé. Alors que Tintin est un personnage sans passé et sans vie sociale en dehors de ses enquêtes, la tentation aurait été grande de lui donner de l'épaisseur. Heureusement il n'en est rien et Tintin part à la recherche des trois parchemins qui lui dévoileront le secret du bateau « La Licorne », poursuivi par le méchant Sahkarine. Les péripéties s'enchaînent à un rythme effréné et s’accélèrent dès lors que Tintin rencontre le capitaine Haddock. Dans la BD, il se connaisse déjà dans cet album ? Qu'importe, Spielberg arrive à nous faire admettre de nouvelles règles et sa caméra virevolte au gré des courses poursuites et des séquences d'action en cascade jusqu'à une séquence délirante dans Bagghar. Beaucoup de personnages phares font leur apparition, à l'exception de Tournesol. Et le fan est comblé. Il s'agit d'ailleurs d'une des limites de l'adaptation et du suspens qu'est censé entretenir le film. Quiconque a déjà lu, ou vu, les aventures de Tintin connaît déjà la fin. Et comment ne pas trouver la solution en deux secondes quand Tintin entends qu'un plan de ses ennemis réside sur « le rossignol milanais » ? Mais il faut penser que le film est calibré pour un public international qui ne connaît peut être pas aussi bien que nous les aventures de Tintin. Saluons d'ailleurs un joli clin d'oeil aux fans puisque le bureau de Tintin est décoré de coupures de journaux faisant référence pêle-mêle aux Cigares du Pharaon et au Sceptre d'Ottokar.

    En définitive, nous ne pouvons pas bouder notre plaisir devant ce divertissement efficace qui ne dure pas assez longtemps. Nous pouvons toutefois déplorer le manque flagrant d'humour. Mais Spielberg revient aux sources et il était temps, il semble avoir trouvé avec Tintin une nouvelle jeunesse et un nouveau héros d'aventure pour succéder au vieillissant Indy. Il ne nous reste plus qu'à attendre avec une grande impatience le second opus réalisé par Peter Jackson qui portera sur le dyptique Les Sept boules de Cristal / Le temple du Soleil. On tremble d'avance à l'idée de voir Rascar Capac envahir nos salles obscures.


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  • « Je serais toujours là pour toi, quoiqu'il arrive ! »

     Ces mots résonnent étrangement à mes oreilles. Peut-être de les avoir trop entendus ? Ou alors du manque de franchise de ceux qui me l'ont dit ? Pourquoi est-ce que ces quelques mots porteurs d'espoir s'avèrent être en réalité le signe de la fin ? Les premiers à formuler cette promesse vide de sens sont les parents (et la famille en général). Où est ma famille maintenant ? Morcelée. Explosée. Mise en miettes par quelques disparitions qui semblaient alors être le seul lien qui les unissait. Je crois que je comprends mieux le proverbe « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Ce n'est finalement pas une métaphore. Un être disparaît et avec lui le ciment qui faisait tenir la maison familiale. Et quand les quatre piliers de la fondation que sont les grands parents disparaissent, les murs peuvent tomber et laisser libre de se séparer tout ce qui faisait la maison. Et c'est comme cela qu'il ne reste plus que le cercle familial restreint : ses parents et son frère, si on en a un. Quand on a été élevé avec un nombre invraisemblable d'oncles, de tantes, de cousins, de cousines, et une dose d'amour énorme, que faire quand tout ceux ci ne se parlent plus pour des raisons multiples et toutes plus absurdes les unes que les autres ?

     Alors on se rassure en se disant qu'il y a la famille qu'on subit et celle qu'on choisit : les amis. Mais là aussi, c'est le même cirque. Je n'ai toujours eu qu'un cercle restreints d'amis. J'essaie de me dire que c'est par goût de la qualité plutôt que de la quantité mais c'est peut être une fausse excuse. Le fait est que je suis un handicapée de la relation sociale : je ne sais pas nouer des liens par peur qu'ils se rompent. Et ils se rompent. Je suis un ami de transition. Une passade. Quelqu'un sur qui on peut s'appuyer quand on ne va pas bien, quelqu'un qui comprends et réconforte. Et dès qu'on va mieux, on trouve d'autres amis et on m'oublie sans autre forme de procès. Des fois même sans explications.

     « Je serais toujours là pour toi »

    Et je ne parle pas des relations amoureuses. Il y aurait trop à dire. On se rencontre. On se séduit. On se promet de s'aimer toujours. Pourquoi aire ce genre de promesses d'ailleurs ? Pourvu qu'on soit un peu romantique on y croit, et on s'y colle. On s'applique à être toujours amoureux, entretenir la flamme comme on dit. Mais un feu est-il fait pour brûler à vie ? Et la phrase fatale, celle dont je parle depuis le début surgit au pire moment de la relation : la rupture. C'est mon premier amour F. qui me l'a dit. Depuis je n'ai eu que des nouvelles sporadiques et désincarnée, comme si nous étions des étrangers discutant sur le quais d'une gare. Il a fallu d'un nouveau copain pour me balayer de sa mémoire. Et, même si je ne peux pas le parier à 100% , de la mémoire de son entourage. Le seul qui m'ait accepté tel que je l'étais, ce que n'avait même pas réussi à faire ma famille ni d'ailleurs l'entourage des personnes que j'ai aimé par la suite. Car oui, il y en a eu plusieurs. Des initiales qui se suivent, se succèdent, parfois même se chevauche : J. , G., J. (un autre), G. (encore différent), L., P. et enfin M. Toutes ces lettres, tout ces moments passés, vécus, appréciés et aucunes traces. Comme si dans leur vie je n'avais jamais existé. J'ai longtemps cru qu'après chaque rupture, notre coeur gardait en lui une partie parcelle de souvenir de l'autre, de l'ex. Et que, comme un ordinateur, le coeur était fait de petits fichiers où l'on archivait les données. Mais il semblerait que la vie amoureuses ne soit pas du téléchargement légal. On le consomme sur place, sur le moment, mais impossible de le stocker. Dès que c'est fini, on ouvre un autre fichier et le précédent est immédiatement supprimé.

     L'amour c'est du streaming. Je suis un fichier « .tmp ». Voulez-vous vider la corbeille ?


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  • DC Comics / Marvel : l'éternel combatDC Comics / Marvel : l'éternel combat

    La rentrée approche à grands pas et avec elle va disparaître la vague annuelle des blockbusters de l'été. D'une qualité souvent discutable, ceux-ci permettent aux spectateurs n'ayant pas les honneurs de la plage de pouvoir se divertir dans un lieu climatisé (remarquez pas toujours). Si nous passerons sur la fournée de Juillet qui a vu sortir sur nos écrans des films tels que Transformers 3, le mois d'Août a été bien plus fourni et surtout plus enthousiasmant. Je ne m'attarderais pas sur le pétard mouillé qu'est Super 8 (je déverse trop souvent ma bile sur ce site pour pouvoir me dispenser de le faire encore une fois) ou sur le très bon reboot de La Planète des singes pour me pencher plus en profondeur sur LE combat geek du mois d'Août : Green Lantern vs Captain America.

     

     Certains s'étonneront du fait que je puisse mettre en avant ce duel a priori perdu d'avance aux vues des entrées en salle ( 444 480 en France pour Captain America en une semaine d'exploitation contre 603 077 en deux semaines pour Green Lantern). Les chances étaient les mêmes pour les deux films : une grosse diffusion, une utilisation de la technologie 3D, un super héros, un super méchant et des effets spéciaux. Et pourtant Captain America risque fort de l'emporter comme chaque production Marvel l'emporte à chaque fois sur DC Comics. On ne peut pas dire que les films en eux même y sont pour quelque choses. Ils ont tout les deux des réalisateurs qui ont fait leurs preuves : Martin Campell pour Green Lantern nous a toujours gratifié de divertissements honnêtes qui remplissaient leur mission sans trop de soucis (Goldeneye, Casino Royale, le masque de Zorro) ; et de l'autre côté Joe Johnston avec de bons titres à son actif (Chéri j'ai rétréci les gosses, Jumanji) et d'autres plus oubliables (Richard au pays des livres magiques, Jurassic Park III). Les scénarios, quant à eux, sont assez classiques  et manichéens : un homme ordinaire va être doté de pouvoirs qui le rendent extraordinaires et lui permettre de sauver le monde en affrontant un méchant très méchant. Les effets spéciaux et les acteurs sont à la hauteur et tout est mis en place pour que le public ne s'ennuie pas. Et de fait, même si Green Lantern souffre d'une baisse de régime au milieu du film, les deux films sont tout aussi divertissants l'un que l'autre. Alors qu'est-ce qui justifie que le combat soit inégal ?

    Cela tient plus aux labels qu'autre chose. En effet, mis à part ses deux valeurs sûres, Batman et Superman, DC Comics ne possède pas de réels gros super héros et finalement peu d'exposition aux yeux du public. Il existe bien les Watchmens, magnifiquement adaptés par Zack Snyder, ou John Constantine mais leur impact est beaucoup moins important. Dès lors, Marvel avec ses Spiderman, Captain America, Hulk, 4 fantastiques, Ironman a le champs libre pour rafler la mise ce qu'il fait à chaque fois. Seul The Dark knight rises, le nouveau Batman réalisé par Christopher Nolan, prévu pour le 25 Juillet 2012 promets de faire un carton en salles. Du côté de l'écurie Marvel, nous attendons avec impatience The Avengers prévu pour Avril 2012, film réunissant Ironman, Captain America et Hulk (entre autres), réalisé par le talentueux Joss Whedon à qui nous devons la célèbre série Buffy contre les vampires.

     


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    Un hommage magnifique au cinémaPanic sur Florida Beach (Matinee)

     

    réalisé par Joe Dante

     

    sortie en 1993

     

    Pour les enfants des années 80 dont je fais parti, il existe une famille cinématographique pour laquelle nous avons un attachement particulier. Ils nous ont fait rêver, nous avons grandi avec. Il y a papa Spielberg qui nous a raconté des histoires d'extra-terrestre perdu sur notre planète, ou de chasseur de trésor intrépide. Il y a Tonton Zemeckis qui nous a fait voyagé dans le temps et rencontrer un lapin nommé Roger. Il y a le cousin indigne Colombus qui nous apporté des films inégaux mais sympathique. Et puis il y a l'oncle éloigné, celui qu'on ne voit que très rarement mais qui ramène toujours une babiole inestimable de ses beaux voyages. C'est Joe Dante. Mais si, rappelez-vous ! Par deux fois il vous a fait rencontrer le mogwaï Guizmo et ses alter ego démoniaques mais tellement drôles, les Gremlins. Je reconnais qu'en France mis à part sa période années 80 jalonnées par Explorers, l'Aventure intérieure et dans une certaine mesure Les Banlieusards, il a été très mal distribué. Il fait parti de ces réalisateurs de génie qui se font rares et malheureusement moins bien considéré en France à mon goût. Comme si il était trop ancré dans une culture américaine pour nous. Car ce qui caractérise l'œuvre de Joe Dante, c'est sa cinéphilie qui transpire dans son travail. Il aime le cinéma et on aime le sien. Panic sur Florida Beach, actuellement disponible en dvd et blu-ray chez Carlotta Films, est une lettre d'amour au cinéma de série B des années 60.

    Laurence Woolsey (John Goodman) est un producteur de films d'horreur qui va présenter son nouveau film, « Mant ! » , à Key West en Floride pendant la crise des missiles de Cuba en 1962. Il le présentera avec un procédé interactif et inédit qui fera de cette séance un spectacle dont tout le monde se souviendra longtemps...J'ai tenté en quelques lignes de raconter l'histoire et surtout de faire jaillir les différents thèmes de ce film. Car si il est aussi question de la place importante du cinéma d'horreur dans la société, le fond dramatique de cette histoire qu'est la crise des missiles en fait un film bien plus difficile à classer. Joe Dante utilise le divertissement pour cristalliser les peurs d'une société qui vit dans la guerre froide depuis trop longtemps. En suivant un groupe d'enfants, il nous montre les limites de cette paranoïa collectives et ce sentiment d'insécurité qu'on leur inculque même à l'école par le biais d'exercices anti-nucléaires aussi ridicules qu'inutiles. Et c'est là que le personnage de Woolsey entre en jeu. Par un discours sur les vertus de la peur au cinéma, il définit en quelques mots les bases d'un genre trop souvent considéré comme mineur. En substance, le public se fait peur dans les salles et quand il ressort sans avoir été vraiment en danger, il se sent encore plus vivant. C'est à mon sens la définition même du cinéma : il nous fait nous sentir plus vivant. Ce n'est ni plus ni moins que le phénomène de la catharsis si chère à Aristote. Le public évacue ses peurs, ses doutes, ses névroses...

    Mais il ne faut pas oublier que ce film est avant tout une comédie dans laquelle on rit beaucoup. On rit des répliques cinglantes de la femme de Woolsey, jouée par une Cathy Moriarty au meilleur de sa forme. On rit du film dans le film, « Mant ! », qui narre les mésaventure d'un homme transformé en homme-fourmi et s'avère être une parodie redoutable des films d'horreur des années 60. On rit de la séance qui tourne au vinaigre au fur et à mesure que les effets de Woolsey prennent des proportions qu'il n'avait pas imaginées à cause d'un employé qui n'a pas suivi ses directives. Enfin ce film est drôle, intelligent, touchant et un hommage comme je les aime au cinéma de divertissement et qui lui rends enfin les lettres de noblesses que les intellectuels du cinéma lui refuse au profit d'un cinéma qui des fois raconte les mêmes choses en plus chiant.

     


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