• On a (encore) assassiné Mozart (réédition)Après avoir appris que Mozart l'Opéra Rock serait diffusé sur les écrans de cinéma en 3D au mois de Novembre, je n'ai pas pu m'empécher de ressortir un vieil article écris lors des premières représentations de la "Comédie Musicale".

    "A quoi bon mettre les petits plats dans les grands si c'est pour nous servir de la soupe ?", voilà ce qui m'est venu à l'esprit en ce jeudi soir à la sortie du palais des sports de Paris. Mais revenons un brin en arrière dans le temps. Pour l'anniversaire d'un ami cher (très cher), nous avions décidé ma "femme d'apparât" et moi de lui offrir des places pour ce spectacle tant attendu par le public de TF1. Le mattraquage médiatique à base de singles et d'affiche en tout genre depuis plus d'un an en faisant un événement incontournable de la rentrée, et qui donc devait de ne pas rater son entrée. A ce niveau là ce n'est plus un ratage, c'est un naufrage bien qu'il y ait eu de bons moments.

    20h15, nous arrivons au palais des sports et les premières bonnes surprises de la soirée se présentent : un vendeur de programme très mignon et des sièges dans la salle plutot confortable. Durant 1/2 heure, les deux écrans de chaque côté de la scène diffusent tantôt une publicité pour radio classique (histoire de nous montrer que nous venons nous culturer aussi), le retour de Gad Elmaleh (histoire de faire vendre pour le prochain spectacle à venir) et la bande annonce de Mozart L'opéra Rock (histoire de rappeller aux cons ce qu'ils sont venus voir si il leur était venu à l'esprit de l'oublier). Le spectacle démarre alors et là, c'est le drame ! Pas immédiatement c'est vrai, mais le mauvais va très vite prendre le dessus. Les seuls moments intéressants, musicalement bien sûr, sont ceux où l'on peut entrendre des parties du Requiem ou de L'enlèvement au sérail : donc tout ce qui n'est pas dû aux créateurs du spectacle. Car, non content de conforter Gad Elmaleh dans sa vision simpliste des paroles de comédies musicales françaises, Mozart ose se payer le luxe de chansons inutiles à l'intrigue tel le tube Tatoue-Moi qui s'échoue dans l'intrigue comme de la pâtée pour chat dans un gâteau aux chocolat : ça doit sûrement plaire à des gens mais ca n'a quand même rien à foutre là !

    Car parlons en de l'intrigue ! Enfin pour en parler faudrait-il qu'il y en ai une. Dove Attia, dans une interview accordée à Europe 1 en Avril dernier, avait déclaré qu'il voulait s'intéresser au personnage de Mozart et peut être réussir à faire naître une nouvelle curiosité chez les spectateurs comme il prétend l'avoir fait pour Le Roi Soleil. Les rares références historiques sont juste quoique trop anecdotique pour être motif de curiosité. De plus, durant deux heures de spectacles nous voyons s'agiter devant nos yeux un Mozart à l'accent italien (Michelangelo Loconte) et d'une futilité sans nom. Ceci est bien loin du Wolfgang connu, certes très porté sur les femmes, mais aussi d'une rigueur musicale et pour qui composer est toute sa vie. Mon ami de ce soir m'a répondu que c'est une adaptation et qu'il est donc normal que tout ne soit pas fidèle. Il marque un point. Cependant une adaptation doit aussi, et surtout, retranscrire la substance de ce qu'elle adapte même si elle en change le déroulement. Mais le personnage de Mozart est vide : vide de sens, vide de caractère. C'est ici un pantin. Loconte se contente d'imiter le jeu du comédien qui incarnait le rôle dans Amadeus de Milos Forman. Ne parlons pas de Melissa Mars qui "joue" le premier amour de Mozart qui, si on en croit le spectacle, ressemblait beaucoup dans sa gestuelle et son parlé à...Melissa Mars. C'est quand même dommage qu'elle ai dû mettre une robe d'époque ; quitte à ne pas jouer de rôle autant ne pas perdre de temps à se déguiser. Seule mention spéciale à Florent Mothe, interprète de Saliéri, qui par une seule chanson ("Le bien qui fait mal") arrive à donner toute la force du débat intérieur qui a dû naître chez ce rival de Mozart.

    Je pourrais m'acharner pendant des heures sur chaques minutes de ce spectacle sclérosé, mais rien ne sert de prendre plus d'espace qu'il n'en est besoin. J'ai déjà trop parlé. Je vous renvois à l'article du nouvel obs très intéressant et qui soulève avec drôlerie et intelligence d'autres points noirs du spectacle (http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p2342/a409580.html). Pour tout ceux qui voudrait découvrir le vrai personnage tout en s'amusant, je vous envoie vers le film de Forman sus-nommé, un pur chef d'oeuvre.


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    Freddy 2 : La revanche de Freddy (a nightmare on elm street part 2 : Freddy's Gay Freddy ! revenge)

     

    Un film de Jack Sholder

     

    sortie en 1985

      « 1,2 Freddy te coupera en deux. 3,4 remontes chez toi quatre à quatre. 5,6, n'oublies pas ton crucifix. 7,8, surtout ne dors pas la nuit » Après le très bon premier opus réalisé par Wes Craven qui donnait vie à un boogeyman particulièrement effrayant en la personne de Freddy Kruegger (Robert Englund), New Line Cinema ne pouvait pas se contenter de laisser ce coup de maître isolé. Non, il fallait qu'ils nous en pondent un second opus ! Et c'est là que ça dérape. Car enfin, comment pourrais-je être indulgent quand on casse aussi vite un jouet aussi beau ? Craven avait mis tout les éléments en place pour une franchise à la fois stressante et drôle avec un personnage tantôt pervers et burlesque. De plus le principe de départ était formidable : un tueur qui ne pouvait agir que dans les rêves. Mais non, c'aurait été tellement simple de continuer sur cette belle lancée et de respecter un tant soit peu ce qu'on appelle « la bible du personnage ». Dans d'autres franchises, ils attendent au moins le troisième opus pour faire n'importe quoi.

    L'histoire ? Je peux vous la résumer en quelques mots. Une famille s'installe dans la maison de Nancy Thomson, héroïne du film précédent, et très vite le fils de la famille, Jesse, va faire des cauchemar où apparaît notre bon vieux Freddy. Mais il n'a pas l'intention de le tuer comme on pourrait le penser. Il veut l'utiliser pour commettre des crimes dans le monde réel à sa place. Et c'est ainsi que commence le massacre. Par là je ne veux pas dire qu'il y a beaucoup de morts dans le film, il n'y en a guère que 5 et ce sont tous des hommes (c'est important à noter pour la suite). Freddy ne s'arrête manifestement plus à l'âge puisque sa première victime est un professeur de sport d'une quarantaine d'année. Dès lors tout le monde est en danger, et surtout le spectateur qui se demande qu'est ce qui lui arrive.

    La mort du professeur de sport est représentative d'un aspect incontournable du film. Le réalisateur Jack Sholder doit être un pseudonyme de David DeCoteau. Pour ceux qui n'ont pas une culture nanardesque horrifique, David DeCoteau est un réalisateur canadien qui brille tant par la vacuité de ses intrigues que par l'homo-érotisme inhérent à son « œuvre ». Son but est de placer le plus grand nombre de minets en petites tenues en 80 minutes. Pour autant que ca puisse surprendre, c'est la même chose dans ce Freddy ! Je ne comptes plus le nombre de fois où nous voyons le héros en slip sortant de son lit ou bien avec la chemise ouverte laissant apparaître son torse ruisselant à chaque scène. Je serais lui, je transpirerais autant, je consulterais. Mais revenons au premier meurtre du professeur de sport Mr Schneider, dont ses élèves disent qu'il a une sexualité « louche », et qui se trouve accroché avec des cordes à sauter aux tuyaux de la douche collective par Freddy. Si il le lacérait à ce moment là, tout irait bien. On pourrait juste penser à une idée absurde. Mais notre tueur préféré (invisible pour l'occasion tel un poltergeist, ne me demandez pas pourquoi !) lui arraches les vêtements et lui frappe les fesses avec une serviette avant de finalement le tuer. A ce niveau là, ce n'est plus un sous-texte homo-érotique, c'est du porno ! Et pour ceux qui ne seraient pas encore convaincu, je citerais pèle-mêle une scène d'entrainement en plein air où Jesse baisse le pantalon de son camarade pour laisser apparaître un jockstrap qui laisse voir en plein écran une paire de fesse d'une blancheur incroyable ; ou encore une scène de danse de Jesse sur son lit avec des belles lunettes pailletée or. Vous comprenez maintenant pourquoi c'est important que les seules victimes du films soient toutes des hommes. Le réalisateur devait sûrement gérer un coming-out difficile ou quelque chose comme ça. C'est beau l'expression d'un refoulement exprimé dans un film d'horreur.....

    Mais cela ne s'arrête pas là. Ce serait trop facile. Parlons de l'incursion de Freddy dans le réel. Cela aurait pu être une bonne idée mais pourquoi lui donner les capacité d'un poltergeist ? Il fait prendre feu à tout ce qu'il veut, bouge les meubles, etc. Quand cela relevait du monde du rêve, on comprenait tout à fait, c'était même logique qu'il puisse y agir à sa guise. Mais là j'ai juste une question qui pourrait s'appliquer à tout le film (et si quelqu'un à la réponse je serais vraiment curieux de l'avoir ) : POURQUOI ?

    La Revanche de Freddy n'est pas un film désagréable même si je m'amuse à en montrer les défaut depuis le début, Ce n'est pas non plus un très bon divertissement puisque la base de ce genre de film reste les meurtres et il n'y en a que 2 en un heure de film (les 3 autres ayant lieu en même temps et sont loin d'être spectaculaires puisque Freddy taillade dans la masse auprès d'une piscine). Reste Robert Englund qui compose un Freddy toujours excellent bien qu'il n'ait que peu de choses à jouer. C'est amusant mais dispensable.

     


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  •  Hors Série

    Jerzy Skolimovski. Je suis allé voir le film d'un homme qui s'appelle Jerzy Skolimovski ! Et c'est à ce moment là qu'on se félicite de ne pas devoir donner le nom du réalisateur quand on demande son ticket à la caisse. Ce nom ne dirait certainement rien au trois quart du public, et pourtant la salle était pleine en ce dimanche matin au MK2 Beaubourg. La faute à une campagne d'affichage tonitruante, envahissant le moindre recoins des couloirs du métro depuis quelques semaines. C'est d'autant plus étonnant que ce film date de 1971. Mais alors qui est derrière cette promotion gigantesque pour une ressorti en salle, alors qu'en comparaison la copie neuve de Nashville de Robert Altman passe quasi inaperçue ? Carlotta films bien sûr. Après avoir remasterisé les films de Pasolini il y a quelques années, et avoir ressorti du placard Panic sur Florida Beach (Matinee) de Joe Dante dont je parlerais plus tard ici même, Carlotta ravit une fois de plus le spectateur en offrant un film oublié et pourtant tellement bon.

       J'aimerais pouvoir résumer en quelques mots bien sentis l'histoire qui nous est présentée. Mais j'ai bien peur qu'elle semble très banale. Mike, un jeune homme de 15 ans, prend son premier emploi dans un bain public londonien. Il y fait la rencontre de Susan, une collègue un petit peu plus âgée que lui adepte des finitions avec les clients masculins. A vrai dire dans ce monde, si on veut arrondir ses fins de mois, Mike apprends vite que « satisfaire » une cliente peut rapporter gros. Mais son romantisme exacerbé lui fait refuser ces petites avances et il préfère tomber amoureux de Susan.

     Pour bien comprendre ce dont parle le film, il convient de rappeler le sens que j'apporte à la notion de romantisme. J'entends par là une définition proche du romantisme français du XIXème siècle avec un pilier central : tout amour est voué à l'échec et potentiellement à la mort. Le destin de Mike ne diffère pas tellement de cette logique. Il tombe amoureux de Susan qui, on le découvre très vite, ne l'aimera jamais. Mais cet amour va très vite tourner à l'obsession avec pour intention secondaire de perdre son pucelage avec elle. Dès lors nous suivons les tentatives de « séduction » de Mike qui échouent tout naturellement. Parfois même avec une certaine violence psychologique, comme dans cette scène du cinéma où il se place derrière Susan et son copain (qui sont allé voir un documentaire sur le sexe) et qu'il commence par la caresser. Susan lui met alors une claque, son copain va chercher la police, elle en profite pour embrasser Mike mais le laisse quand même se faire embarquer. Le lendemain, c'est comme si il ne s'était rien passé, elle se refuse à lui. Au delà du fait que la plupart d'entre nous l'aurait très mal pris si cela c'était vraiment produit, le personnage de Mike passe un deuxième stade : la relation fantasmée. Il va être obsédé et jaloux comme un amant éconduit alors que, hormis un baiser, rien ne laisse supposer qu'il ait une chance.

     Mais quelles sont vraiment les motivations du personnage de Mike ? Aime-t-il vraiment Susan, ou la désire-t-il parce qu'il est le seul à ne pas l'avoir ? Car enfin, le film tourne sans cesse autour de la question du sexe et de cette frustration de Mike, allant jusqu'à voler une affiche à l'effigie d'une actrice de charme qui ressemble (ou qui est) Susan puis plonger avec dans la piscine et s'y frotter nu dans une sorte de danse aquatique sexy : Muriel Hermine dans un spectacle chorégraphié par Rocco Siffredi. Le film est d'ailleurs souvent baigné dans une ambiance érotique fascinante avec des scènes d'une beauté bluffante. La scène finale en est le plus grand exemple mais je n'en parlerais pas afin de ne pas éventer l'effet qu'elle provoque.

    Je ne vous ferais pas l'affront de dire que je pourrais discourir des heures sur ce film, c'est souvent l'excuse de ceux qui ne savent plus quoi dire et veulent paraître fins. Mais j'ai la sensation que ce film est une expérience personnelle à vivre. Le film est à l'affiche de plusieurs salles et si vous n'avez pas la chance d'en avoir une à proximité, il y a fort à parier que Carlotta nous gratifiera d'une édition dvd et blue ray à la hauteur de ce chef d'oeuvre. En revanche d'ici là, entrainons-nous ensemble afin de le demander à notre vendeur préféré : Jerzy Skolimovski, Jerzy Skolimovski, Jerzy Skolimovski. Dites le trois fois, et il apparaîtra !


    Deep end, un film de Jerzy Skolimovsky (1971), avec Jane Asher, John Moulder-Brown

     


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    La Melodie du bonheur, réalisé par Robert Wise
    1965

    Cet article est le début d'une longue série sur les grandes comédies musicales américaines et ceci pour plusieurs raisons.J'aime quand ca chante et ca danse à n'importe quel moment et pour n'importe quoi. Le berceau de la comédie musicale, l'endroit où elle a pris un essort formidable et a atteint des sommets de génie sont les Etats-Unis. Durant les années 1950 et 1960, un nombre incalculable de com édies musicales (à ne pas confondre avec les films musicaux) ont été produites. Trois grands noms de réalisateurs sortent du lot : Stanley Donen, Vincente Minelli et Robert Wise. C'est ce dernier qui est aux manettes d'une oeuvre gigantesque, tant dans sa durée que dans son contenu : The Sound of Music, La Mélodie du bonheur. Nous parlerons de Donen et Minelli à l'occasion d'autres articles un petit peu plus tard. Avant les Jackson five, il y a eu les Von Trapp ! Qui ne connais pas l'histoire de cette riche famille dont la mère est décédée et qui retrouve gout à la vie grâce à une gouvernante un brin populaire et pleine de joie de vivre ? (Qui a dit Une nounou d'enfer ?!!) Qui ne connait pas cette histoire d'amour qui va naître entre la gouvernante et le maitre de maison, le capitaine Von Trapp ? (Je vous jure que si j'attrape celui qui vient de dire "Miss Fine et Monsieur Sheffield", je le pend en place publique). A l'instar de Mary Poppins, aussi joué par la pétillante et tellement belle Julie Andrews, ce film a traversé les époques et enchante encore les yeux et les oreilles de nombreux spectateur. Mais à quoi cela tiens ? Qu'est ce qui rends ce film inoubliable ? La réponse la plus évidente semble être la musique. Les airs sont tantôt enjouée, tantot tendres mais jamais pleurnichard. Même quand le capitaine Von Trapp entonne Edelweiss, hymne à l'Autriche, devant une salle pleine de nazis comme un dernier chant de révolte, la musique est toute en finesse et ne tombe pas dans le mélodrame. Et justement parlons en de cela car la construction du film est particulière et la musique en dépend. Wise découpe son film en trois parties contrairement à ce que qu'on peut voir au premier abord : la première partie est l'arrivée de Maria chez les Von Trapp. C'est le moment des conflits d'idée entre elle et le capitaine, puis le retour de la joie dans la maison qui finira par le retour de Maria au couvent à cause d'une baronne jalouse de l'amour naissant entre la gouvernante et son maître. A ce point du film, tout les grands airs du films ont été chanté une fois chacun : de "Do-re-mi" à la chanson titre "The Sound of Music" en passant par "So Long Farewell". Pour respecter les codes du Musical scénique et aussi parce qu'à l'époque le projectionniste doit changer de bobines à ce moment, Wise intègre un "Entr'acte" où se succèdent les plans de montagnes. Pendant ce temps la vie pour les personnages changent et nous la reprenons plus tard tel que nous l'aurions fait sur scène. Ainsi débute la seconde partie : Maria reviens du couvent et assume ses sentiments, s'en suivra le mariage des deux protagonistes. Puis la troisième partie commence avec la menace nazi qui plane sur la famille Von Trapp et menace de les séparer. Dans les deuxième et troisième parties, les airs ne sont quasiment que des reprises des précédents, avec quelques variations. Cela signifie que cette musique qui permet de retrouver la joie, cette "mélodie du bonheur" reste intégrée au personnages après le changement qu'elle a effectuée chez eux, et reviens toujours plus forte dans les moments de rechute comme à la fin du film pour aider à tenir bon et ne pas se désespérer. Du point de vue de la réalisation, Wise se pose à la fois en adéquation et en opposition à Minelli à Donen qui misent sur des chorégraphies qui bougent dans tout les sens. Ils préfère que le mouvement soit limité à son strict minimum et préfère capter les regards qui expriment mieux les sentiments des personnages que n'importe quel danse. Quand il faut du mouvement, tout reste très calme et c'est davantages des successions de lieux différents dans lesquels les personnages évoluent plutot que courir et sauter. Il y a quand même quelques chorégraphies mais ce n'est manifestement pas ce que préfère Wise. Reste que ce film est un classique du genre qu'il faut ABSOLUMENT avoir vu au moins une fois, si ce n'est trente. Il est de ces films qui font du bien et on en a franchement besoin en cette période. Il ne me reste plus qu'à conclure en vous disant "So long, farewell, auf Wiedersehen, goodbye"


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  • Limitless

    sortie le 8 Juin 2011

    Réalisé par Neil Burger, avec Bradley Cooper, Robert DeNiro, Abbie Cornish

    genre : thriller, science-fiction

     

            Un auteur face à son écran d'ordinateur. La page de son logiciel de traitement de texte est vide, comme son inpiration et même sa vie. Eddie Morra (Bradley Cooper) traîne dans les rues de New-York avec un style vestimentaire qui fait plus penser à un clochard qu'à un auteur (encore que souvent les deux ne sont pas incompatibles) à la recherche de l'idée géniale qui lui permettra de satisfaire à l'avance donnée par son éditeur. Sa copine vient de le quitter, bref ce n'est pas sa meilleure période. Jusque là, le scénario ne présente rien d'extravagant ou de franchement fictionnel tant c'est le lot de beaucoup d'écrivains. Mais Eddie fait la rencontre qui va changer sa vie, son ex beau-frère dealer qui lui fournit une pillule, le NZT, sensé donner accès à tout les synapses de son cerveau pour une utilisation optimale de ses capacités. Et cela marche, Eddie finit rapidement son roman mais se met aussi à la finance et à tout ce qui pourrait lui permettre de gagner de l'argent, lui qui parvenait à peine à faire ses comptes dans le passé. Mais très vite le beau-frère est assassiné et Eddie découvre qu'il n'est pas le seul à avoir besoin de ces pillules et qu'un danger le menace. Mais lequel  ?

                 Il faut bien le reconnaître, mon résumé du film n'est pas très clair et intriguant. C'est en fait assez représentatif du film et de son traitement. Nous faisons face à la démonstration qu'une bonne idée ne fait pas forcément un bon film. Ou plutôt qu'une idée forte mal développée devient vite anecdotique. Hancock avec Will Smith, ou encore Jumper en sont des exemples frappants, mais j'y reviendrais certainement dans les articles à venir. Le fait est que Limitless laisse perplexe quand il prends fin tant on croyais que le film serait meilleur. Je ne dis pas qu'il n'est pas bon, c'est un divertissement tout à fait convable et qui vous passe une bonne heure et demie, mais je fais partie de cette génération pour laquelle les divertissements étaient de grande qualité ( Die Hard, Indiana Jones, Jurassic Park, etc). Alors que manquerai-t-il à ce film pour être réellement passionnant  ?


              Le manque d'intensité est criant, ce qui vous avouerez est un peu gênant pour un thriller. Le spectateur s'intéresse à ce qui va se produire pour le personnage mais sans vraiment s'en inquiéter. Le sentiment d'inquiétude arrive au milieu du film quand le spectateur constate que l'action n'a toujours pas avancé et est inquiet d'avoir payé sa place pour rien. Le développement oscille tout le temps entre  une accélération de l'action très courte qui nous fait espérer des moments palpitants, puis un retour à la normale. Il existe des rebondissements qui redynamisent l'attention du spectateur, mais rien qui ne puisse la contenir plus de dix minutes. Le spectateur a donc sans cesse la sensation de redémarrer le film, comme un dvd rayé. Nous pourrions nous en contenter si la psychologie des personnages était développée. Après tout, ce n'est pas anodin pour un être humain de pouvoir apprendre et réagir avec la rapidité d'Eddie Morra. Et si il soulève de temps en temps l'étrangeté de la situation par quelques répliques rappellant :"tu te rends comptes, j'ai appris le mandarin ancien en trois jours ? ", la situation ambiante ne lui parait pas plus inquiétante que cela. Et si le personnage ne s'en inquiète pas, nous non plus.

                Quant aux comédiens, le jeu est à l'avenant. Si Bradley Cooper, déjà vu dans L'agence Tout risques, assume sa partie avec aisance et même une certaine polissonnerie rafraîchissante, Robert De Niro est tout le temps à côté. Dans son rôle d'industriel misant sur les compétence du héros en finance, il nous fait du sous-parrain et arrive même à n'être pas crédible dans certaines scènes. Quant aux rôles féminins, ils sont à l'avenant, se débattant comme elles peuvent dans ce film de mâles.

               Il faut bien l'avouer, j'ai eu du mal à rédiger cette maigre critique et les idées ne sont pas fluides comme cela peut m'arriver pour d'autres choses. Ce film me laisse dubitatif, il n'est pas désagréable mais pas franchement bon et mon avis est en demi-teinte. Mais il fallait que j'en parle ici pour tenter de faire ressurgir des choses et en comprendre les enjeux. 

     


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