• The One Chosen by the gods

    The One Chosen by the godsLES IMMORTELS (2011)

    Sorti le 23 Décembre 2011

    Un film de Tarsem Singh

    Avec Henry Cavill, Mickey Rourke, etc

     

      

    Avant les Dieux du stade, il y avait les Dieux de l'Olympe. Ô combien de femmes, et parfois d'hommes, de la Grèce Antique n'ont pas fantasmé sur ses images idylliques gravées dans le marbre représentant des êtres surnaturellement bien bâtis ? Ne nous trompons pas, je ne suis pas en train d'insinuer que ces gravures étaient les films pornographiques de l'époque, au contraire. Les Dieux et les Héros représentés l'étaient pour leurs exploits merveilleux et c'est sur ce point qu'on les adulaient. Et non parce qu'ils étaient plus musclés que votre mari. Par ailleurs, la mythologie grecque faisait office d'éducatrice morale par le biais d'histoires métaphoriques. Mais les temps évoluent et nous n'avons gardé comme image de cette époque que les corps d'Apollon et les hauts faits d'arme. Il était donc normal que le cinéma s'en empare pour créer sa propre mythologie. Et les films n'ont pas manqués : de Jason et les argonautes à Troie, en passant par Le Choc des Titans et 300 . Les réalisateurs trouvent toujours une occasion de nous montrer des corps sculptés en plein effort. Le casting est souvent fait en conséquence et les plus beaux éphèbes du moment se partagent l'affiche. Qu'on le veuille ou non, l'homo-érotisme est un élément important du genre tout comme les chansons le sont à la Comédie Musicale. C'est dans cette veine que s'inscrit Les immortels, sorti en 3D ce mercredi dans les salles.

    Tarsem Singh, réalisateur des excellents The Cell et The Fall, nous conte l'histoire de Thésée (Henry Cavill), jeune paysan, dont la mère est assassinée devant ses yeux par le roi Hypérion. Celui-ci recherche un arc magique lui permettant de libérer les Titans de leur cage afin de détruire la suprématie des Dieux de l'Olympe et ainsi parvenir à l'immortalité. Mais Thésée, protégé par les Dieux et accompagné d'un oracle, compte bien empêcher ceci d'arriver et venger la mort de sa mère. Exposée comme ceci, l'histoire semble être conventionnelle et nous sommes en droit de nous attendre à un divertissement honnête mais sans grande envergure. C'est sans compter sur le talent de Singh pour briser les codes et en instaurer de nouveaux.

    Rien de ce que nous connaissons de la mythologie ne peut nous préparer à ce que nous allons voir, ni surtout en gâcher le plaisir. Le réalisateur joue avec le mythe, le modifie, le déforme, le reconstruit. Ainsi les aventures de Thésée deviennent moins prévisibles et peuvent captiver le spectateur. Les titans ne sont plus des géants mais une armée puissante et sanguinaire. L'oracle est une vierge qui subit son pouvoir non pas comme un don mais comme une malédiction. L'immortalité à laquelle aspire Hypérion est une immortalité plus palpable que celle que nous imaginons, plus réaliste. Il rêve qu'au-delà de sa mort les gens se souviennent de lui comme si il était encore en vie. Enfin, cette bête à tête de taureau qui n'est pas nommée mais qui affronte Thésée dans un sanctuaire construit en labyrinthe. Le héros retrouve d'ailleurs son chemin de retour grâce un « fil rouge » qu'il a lui-même posé en s'ouvrant une veine de la jambe pour marquer son passage avec son sang. Il n'y a pas d'Ariane mais tout les éléments sont là et habilement amenés dans l'intrigue. C'est ce jeu de piste qui apporte au film une pointe d'originalité que n'avait pas Troie. Singh a compris que la mythologie était une légende et que toute légende est faite pour être retravaillée et y apporter de nouvelles choses. Après tout, dans un autre domaine, c'est comme cela que c'est construite la légende arthurienne : chaque auteur apporte sa pierre à l'édifice ( Kaamelott  et Sacré Graal sont même reconnus comme des œuvres faisant parti de la légende arthurienne).

    Revenons-en au sujet, et parlons un peu des scènes d'action du film. Le réalisateur mise énormément sur deux choses pour donner une esthétique particulière à son film : la violence et les ralentis. Si la violence n'est pas présente au point de subir une interdiction aux moins de 12 ans, nous pouvons soulever que les détails sanguinolents sont légion. Les personnages se font trancher la gorge, couper en deux et tout ceci la plupart du temps en gros plan. Quand la suggestion est employée, le réalisateur suggère avec tellement d'insistance que le spectateur a l'impression d'avoir vu la scène en entier ( une scène d'émasculation avec une masse en est le meilleur exemple). D'autre part, Singh utilise un procédé introduit par Zack Snyder dans 300 : les ralentis dans les scènes d'action. Sensé accentuer la violence et lui donner un aspect esthétique, presque pictural, ce procédé est de plus en plus utilisé dans les films. C'est à se demander comment les réalisateurs précédents avaient pu se passer de cela ! Ironie mise à part, Singh sait l'utiliser avec parcimonie et les effets n'en sont que meilleurs même si par moments il aurait pu éviter.

    Le Casting est impeccable et met en avant un nouvel acteur plein de promesses dans le rôle de Thésée : Henry Cavill. Les plus téléphages connaissent déjà très bien l'acteur pour l'avoir vu jouer le rôle de Suffolk aux côtés de Jonathan Rhys Meyer dans la très bonne série Les Tudors. Si durant quatre saisons il avait pu optimiser son jeu et montrer qu'il n'était pas qu'une belle gueule, son entrée au cinéma se fait principalement sur l'argument physique. Entendons-nous bien, il ne fait aucuns doutes que ses qualités d'acteurs sont toutes aussi bonnes qu'auparavant mais, péplum oblige, ce sont ses muscles qui parlent le mieux. Le slogan choisi pour la publicité du film jouait sur cette ambiguïté « il est choisi par les Dieux ». Certes les Dieux de l'Olympe en font leur soldat attitré, mais les photos promotionnelles qui ont fleuries sur le net mettaient surtout en avant son torse ruisselant. Cavill devra d'ailleurs faire attention à ne pas être enfermé dans ce rôle de « beau gosse d'Hollywood » car le prochain rôle dans lequel nous le verrons sera celui du nouveau Superman. Une affaire à suivre ! Le film mise aussi sur des acteurs qui ont fait leurs preuves avec en tête de file un Mickey Rourke méchant à souhait.

     Les immortels ne souffre d'aucuns temps morts et le plaisir est à tout les niveaux. La 3D est d'ailleurs bien exploitée et les morceaux de chair volent dans l'image comme si nous étions. C'est avant tout un divertissement assumé et qui rempli sa mission. Alors que les blockbuster estivaux ont été en dessous de tout, Tarsem Singh rattrape le tout avec brio. Nous attendons avec impatience son prochain film prévu pour Mars 2012, Mirror Mirror, variation humoristique de l'histoire de Blanche Neige avec une Julia Roberts déchaînée.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Keridwen Profil de Keridwen
    Lundi 28 Novembre 2011 à 16:34

    J'ai lu "excellent "the Cell", j'ai vomis, et je suis revenue. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :