• Géronimooooooooo !

    Géronimooooooooo !

     

    L'Angleterre, longtemps appelée « la perfide albion » dans nos contrées, est un pays réputé pour de nombreuses spécialités. Sortez dans la rue et demandez au premier passant ce que cette île évoque chez lui, et il vous répondra immédiatement des choses telles que le pudding, le brouillard, la pluie, big ben, la reine et consort. Ce qu'on sait beaucoup moins, c'est que ce pays est également le lieu d'invasions extraterrestres en tout genre. Si vous croyez que les États-Unis ont le monopole de ces attaques, il est temps de réviser votre jugement. La période de Noël qui approche à grand pas est d'ailleurs une période propice que les londoniens attendent avec fébrilité. Fort heureusement, il existe un protecteur de la race humaine. Celui qui parvient à tous les vaincre. Son nom ? Le Doctor...juste le Doctor ! Armé de son seul tournevis sonique, le Doctor est le dernier de son espèce : les Seigneur du Temps. A bord de son vaisseau bloqué sous la forme d'une cabine de police bleue, le TARDIS (Time And Relative Dimension In Space), il erre dans le temps et l'espace à la recherche de nouvelles aventures et de sensations fortes. Car le danger, il aime cela. Pour être plus précis, il exulte à la sentation du danger. A l'heure de la sortie du coffret de la Saison 5 en blu-ray et dvd chez France Télévison Distribution, nous allons opérer un retour sur la plus longue série de Science-Fiction au monde et qui connaît encore maintenant un succès grandissant : Doctor Who. Encore que, nous allons le voir, le qualificatif de « Science-Fiction » est réducteur par rapport à ce qu'elle est vraiment.

    Retour en 1963 où la BBC cherche à mettre à l'antenne un programme à destination de la jeunesse. Elle le veut ludique et éducatif. C'est alors que Sydney Newman, directeur de la fiction à la BBC, et les scénaristes Anthony Coburn et David Whitaker trouvent un concept dont ils n'imaginaient pas encore la portée : un homme qui serait capable de voyager dans le temps à bord d'une machine. Ce concept permettrait à la fois de traiter d'Histoire et d'avancées scientifiques tout en les vulgarisant. C'est ainsi que naît le premier Doctor sous les traits de William Hartnell. Il est alors un vieillard acariâtre et égoïste affublé d'une petite-fille que ses professeurs suivent dans le TARDIS. Il ne porte pas de nom et se fait appeler « le docteur », ce qui donne lieu à une blague récurrente donnant le nom à la série « Doctor who ? » (« Docteur qui ? »). Les personnages se retrouvent malgré eux pris dans de folles aventures. Les épisodes ont un format de 26 minutes et les histoires s'étendent sur plusieurs épisodes. Les deux premières histoires verront les personnages atterrir en pleine guerre du feu, puis dans un futur apocalyptique où une bombe à neutron à annihilé toute forme de vie. Seule reste une race mutante dans une enveloppe robotique improbable : les daleks.

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    Le succès est immédiat et se prolonge le temps de deux saisons et demi jusqu'à ce que William Hartnell exprime le souhait de quitter la série en 1966. Comment continuer une série alors que son personnage principal veut partir ? La pratique la plus courante à l'époque reste de changer de comédien sans se soucier de la cohérence comme le feront trois ans plus les producteurs de Ma Sorcière bien aimée remplacer Dick York après son décès. Mais les scénaristes de la BBC vont trouver une idée bien plus maline et c'est là où la Science-Fiction prendra définitivement le pas sur l'aspect éducatif de la série. Le Doctor serait lui aussi un extraterrestre de la race des Seigneurs du Temps. Les Seigneurs du Temps ont le pouvoir de régénération qui leur permet d'obtenir un nouveau corps alors qu'ils sont mourants. Ainsi, il suffisait juste de blesser le Doctor joué par William Hartnell pour le faire se régénérer et obtenir le visage de Patrick Troughtron. Le procédé est ainsi utilisé plusieurs fois jusqu'en 1989 où la série s'arrête. L'acteur qui est resté le plus longtemps est Tom Baker qui a officié entre 1974 et 1981. Les autres ne sont restés en moyenne que 3 ans.

    Un producteur américain tente en 1996 de relancer la franchise aux Etats-Unis cette fois-ci, mais le téléfilm qui naît de ce travail ne remporte pas de succès sur le public américain et l'idée retourne dans les tiroirs. En revanche, sa diffusion a été très fortement suivie en Grande Bretagne, preuve que la série garde un impact très fort là bas. Il faudra attendre 2005 et Russel T. Davies, créateur de Queer As Folk, pour que la série soit remise en chantier sur la BBC. Pour ce faire, Davies fait appel à Christopher Eccleston (acteur de cinéma notamment vu chez Danny Boyle dans Petit meurtres entre amis et 28 Jours plus tard) dans le rôle du Doctor et de Billie Piper comme nouvelle compagne du Doctor. En effet, depuis ses débuts le Doctor a toujours été accompagné d'êtres humains, souvent des femmes, pour créer un lien plus évident avec le spectateur. Les aventures se sont succédés et Christopher Eccleston a été remplacé en Saison 2 par celui qui marquera certainement le plus les spectateurs après Tom Baker : David Tennant. Durant trois saisons, la fusion Tennant / Davies était telle que la série a atteint des sommets de complexité et d'intensité émotionnelle qu'elle n'avait jamais eu. Le personnage du Doctor s'est durci, jusqu'à devenir parfois intraitable et frôlant la limite de son côté sombre. De cette période sont nées deux spin-off dont je parlerais plus longuement dans un autre article : Torchwood et Sarah Jane Adventures. Les deux compères ont quitté la série au même moment, à la fin de la saison 4, avec un double téléfilm de 3 heures explosif finissant bien évidemment par la régénération du Doctor qui laisse alors la place à Matt Smith, le 11ème Doctor.

    C'est à ce moment là que commence la Saison 5 qui vient de sortir en dvd et blu-ray. Le Doctor découvre son nouveau corps et comme il le dit dans les premières minutes de l'épisode 1 : « nouveau corps, nouvelles règles ». Alors que son TARDIS est en feu, il s'écrase dans le jardin d'une jeune fille, Amy Pond, et se lie d'amitié avec elle. Il découvre alors une étrange brèche dans le mur de sa chambre et de nouveaux monstres la menace. Par un ressort scénaristique que je ne dévoilerais pas ici pour ceux qui n'ont pas vu la saison, le Doctor disparaît de la vie de cette petite fille pour la retrouver des années plus tard, adulte et policière. Cette fille qui a attendu des années que le Doctor revienne décide de ne pas laisser cet homme repartir sans elle. Et c'est ainsi que débute une saison où le Doctor devra affronter pêle-mêle des vampires à Venise, le retour des Anges pleureurs déjà rencontrés dans les saisons précédentes, les daleks durant la seconde guerre mondiale et pleins d'autres dangers. Mais ce qui tient chaque saison de Doctor Who depuis 2005, c'est un fil rouge qui traverse chacun des treize épisodes, un danger plus important que les autres dont le Doctor découvre les tenants et les aboutissants petit à petit. Et le moins que l'on puisse dire c'est que celui de cette saison est particulièrement fort : l'univers tout entier se délite et menace de se détruire. De plus, une race ennemie annonce au docteur que « Le Silence tombera ».

    Mais au delà des intrigues variées et toujours intéressantes, ce qui prédomine dans la série est l'humour qui est à chaque détours de phrases. Le Doctor campé par Matt Smith est pétillant, sautillant et voue un culte improbable aux bretelles, nœuds papillons et autres fez. Le personnage d'Amy Pond qui l'accompagne est tout aussi drôle dans son caractère de femme d'aujourd'hui, forte tête et qui ne se laisse pas faire. Les personnages récurrents sont tout aussi savoureux et cette saison voit le retour de River Song, personnage féminin énigmatique qui semble avoir toujours une lieue d'avance sur le futur du Doctor et s'en amuse en lançant son maintenant célèbre « Spoilers ! » quand celui-ci lui demande comment elle connaît tant de choses sur lui. Le coffret qui vient de sortir est donc une occasion en or pour découvrir cette série si vous ne la connaissez pas encore puisque la saison 5 constitue un nouveau départ. Cependant, il faut vous prévenir que si vous démarrez, vous ne pourrez vous empécher de penser que les fezs sont cool.


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